La chaleur inhabituelle qui s’abattait sur le village d’Iwa no Kuni allait rendre la traque d’Hayate difficile. On put voir le jeune homme s’éclipser rapidement du bureau du Tshuchikage. D’un bon, il quitta l’imposant édifice, s’échappant par ce qu’il restait encore de la baie vitrée du bureau de son kage. Le jeune homme se laissa tomber avec rapidité au sol et ne perdit pas un instant pour se mettre à la poursuite de sa cible. Plus haut, de son poste d’observation, le vieil Onoki observait la scène silencieusement. On le voyait là, debout et au milieu de décombres qui jonchaient son bureau le vieil homme de son regard zéphyr se mit à sourire légèrement. On pouvait deviner malgré son visage neutre la confiance qu’il avait en Hayate. Il savait que le jeune homme mènerait à bien sa mission et c’est sans aucune inquiétude que l’homme le plus puisant du village tourna les tallons, pour s’occuper d’autres tâches qui requerraient sa présence.
Les ordres que j’avais reçus étaient clairs, il fallait que je ramène au plus vite les documents dont s’était emparé l’ennemi et que je l’élimine sans aucune hésitation. La traque avait commencé et c’est par une poursuite effrénée dans la ville que débutèrent les hostilités. L’ennemi n’avait pas été dur à retrouver. Conscient que je le poursuivais, la panique de se faire attraper l’avait poussé à commettre pas mal d’erreurs, Il agissait sous la pression, négligeant les pistes qu’il lassait derrière lui. Autre facteur important qui fit tourner cette traque à mon avantage, la chaleur. Non seulement elle dépeuplait les rues empêchant l’ennemi de me semer dans une quelconque foule, mais elle diminuait considérablement sa mobilité. Arrivé dans le quartier des commerçants une longue course poursuite débuta.
L’ennemi passait d’échoppe en échoppe. Il rentrait dans un magasin par la porte, en ressortait par une fenêtre pour ré entrer dans un autre magasin et en ressortir par la porte de l’arrière-boutique. L’ennemi semblait connaitre les lieux et ce parcours du combattant d’un magasin à l’autre m’empêchait de neutraliser ma cible, qui arrivait toujours à mettre entre lui et moi un objet m’empêchant de l’abattre à distance. La poursuite se continua sur les tois du village. Malgré la chaleur, il se déplaçait avec une grande agilité et parvenait à éviter mon premier kunai. Le rythme de la poursuite était infernal. Je suais tel un animal et chaque pas pour le rattraper semblait user mon corps bien plus que d’ordinaire.
Il est sûr que j’aurais pu l’arrêter avec une attaque de zone et cela sans trop de difficulté, mais c’est tout le village qui en aurait souffert. C’est pourquoi, j’avais décidé de le poursuivre jusqu’à l’extérieure de la ville et cela même si je n’espérais qu’une chose, que cette poursuite s’arrête avant que cette température caniculaire aie ma peau.
Une fois la grande porte d’Iwa passée, un de mes kunais vint se planter dans son omoplate gauche et l’homme que j’avais si patiemment traqué s’écroula sur le sol. Il fit plusieurs tonneaux, roulant avec brutalité sur le sol. Et comme poussé par le désespoir, repoussant ses limites jusqu'à leurs paroxysmes, l’homme se releva et termina sa course dans un petit chalet en bois non loin, espérant s’y abriter.
Il était temps pour moi de mettre un terme à cette mission. Apparaissant telle une ombre dans la pièce, je fixais l’homme qui se tenait devant moi. Je pouvais lire dans son regard qu’il sentait sa fin arriver. Me regardant fixement dans les yeux, il prit la parole espérant sauver sa vie.
" Ne me tue pas. Je t’en supplie ! J’ai fais ce que j’ai fait parce que je n’avais pas le choix, ne me juge pas ! Tu ne peux pas comprendre. "
Comment ça je ne pouvais pas comprendre ? Si quelqu’un pouvait le comprendre, c’était bien moi. Enfant, j’avais grandi dans la misère absolue et la pauvreté la plus totale. Je savais mieux que personne ce que voulait dire ne pas avoir le choix. Mais c’est faux ! On à toujours le choix. On a toujours le choix de prendre la bonne décision même si ce n’est pas le chemin le plus facile qui s’offre à nous. Cet homme qui se tenait devant moi semblait avoir prit le mauvais chemin. Il avait commit un crime et malgré toutes les inepties qu’il pourrait me raconter je ne pouvais pas le laisser partir comme ça. Mon regard qui depuis le début s’était fixé dans le sien, prit un certains recule et analysa l’homme dans les moindres détailles. C’est là que j’aperçus la marque sur son bandeau. Malgré les quelques mèches de cheveux qui cachaient une partie de l’emblème graver sur ce dernier, je ne pus cacher la sensation de malaise qui m’envahit quand je compris qu’il s’agissait en fait d’un ninja d’iwa.
"Peu importe la situation dans laquelle tu te trouvais, tu ne peux expliquer un tel acte. Tu as trahi ta patrie, tu à causer du tors au village qui t’a abrité et défendue contre tous les dangers de ce monde. Tu as tué deux innocentes et tu veux me faire croire que tu n’avais pas d’autres choix ? Tu as choisi la facilité et je ne peux pas te laisser continuer à faire du tore à cette nation.
L’homme éclatât alors en sanglots et se laissa choir sur le sol tel un poids mort. À mes pieds, il semblait se décomposer et son visage se mit à gonfler sous le flot constant de larmes chargé de regret qui inondait son visage. La peau rougit par les pleurs, il prit la parole, le regard baissé vers le sol par la honte
"Je regret ce que j’ai fait, mais ma vie n‘avais aucun sens et j’espérais peut être pouvoir sortir de monde de misère dans lesquelles j’ai vécu toute ma vie. Je voulais moi aussi profiter de la vie, manger de bonnes choses, m’habiller décemment et vivre de façon confortable. Mais je ne savais pas que le prix à payer serrait si dure."
Je regardais l’homme qui semblait presque suffoquer sous le poids de ses mots. Il était en train de réaliser ce qu’il venait de faire et on eut l’impression que tout le poids du monde semblait s’abattre sur ses épaules.
"Tu voulais donner un sens à ta vie, mais crois-tu vraiment que le meurtre et la trahison soient le sens que tu voulais pour ton existence ? Ne valait-il pas mieux vivre dans la misère avec l’honneur que vivre dans la richesse avec la honte et du sang sur les mains ? "
À ses mots l’homme se redressa légèrement. Il glissa lentement sa main dans une des ses poches et ressortit les documents qu’il venait de voler. Les larmes qui coulaient le long de son visage s’étaient taries et c’est une expression neutre qui s’affichait à présent sur son visage. Il me tendit délicatement les documents que je devais récupérer et murmura ses derniers mots.
"Tu as raison… Ce n’est pas le sens que je voulais pour ma vie, mais il est encore temps de faire quelque chose. J’ai vécu dans la misère et dans la honte, mais je peux encore quitter ce monde dans l’honneur. "
L’homme s’agenouilla, et sortit une sorte de petite dague qu’il avait sur lui. Sortant l’arme de son fourreau, je compris quelle était son attention. Je pris les documents et quitta la pièce au moment même ou s’enfonça la dague dans l’estomac. Avant de passer le pas de la porte, je regardais une dernière fois cet homme qui venait de donner un nouveau sens à la vie qu’il avait vécu et quitta cette cabane tout en observant la vie quitter son corps. Décidant de l’aider à quitter ce monde, d'une seule et unique attaque je fis de cette cabane un véritable brasier. C’est ainsi que cet homme qui venait de regagner son honneur s’en allait dans un monde moins cruel guider par l’épaisse fumée qui s’élevait de cet abri en flamme.
La mission du jeune garçon venait de s’achever ici. Derrière lui, il restait encore quelques cendres fumantes, représentation abstraite de la libération d’un homme. Et tandis que la fumée s’estompait au loin, Hayate se dirigeait calmement vers le bureau du Tsuchikage. Le jeune garçon venait de terminer une nouvelle mission et tout en repensant à son déroulement, il réfléchissait au choix qu’il avait fait toute sa vie durant, se demandant s’il lui était bien dans le bon chemin comme il le pensait. Au fur et à mesure que le jeune garçon s’avançait vers l’horizon, les choix qu’il avait faits lui revenaient en mémoire. Il avait profité de sa longue marche jusqu'à la tour du Tsuchikage pour faire le point sur ça vie. La conclusion de tout ce cheminement fut courte et sans appel. En effet, Hayate ne semblait regretter aucun de ses actes. C’est la conscience légère, qu’il pénétra dans la toure de l’homme le plus important du village. Et tandis qu’il allait entamer son débriefing, une fine brise de vent se mit à caresser le village, faisant baisser la température de quelques degrés et rendant l’air plus respirable. À l’horizon, le soleil commençait à décliner et avec lui, la vie au cœur du village semblait reprendre son cours, là où il l’avait laissé.
- Une fin digne -
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